Paris, le vendredi 20 septembre 2024 — Dénommée XEC, une nouvelle variante de la Covid-19 a été repérée pour la première fois en juin 2024 à Berlin, en Allemagne, et risque bien de devenir la prochaine souche dominante dans le monde.
Ce variant XEC semble être issu d’Omicron et serait une combinaison hybride entre KS.1.1 et KP.3.3. Le Pr François Balloux, directeur de l’Institut de génétique de l’University College London, interrogé par la BBC, indique d’ailleurs que ce mélange lui offre un « léger avantage de transmission » par rapport aux variantes précédentes, mais aussi une meilleure capacité d’interaction avec les cellules humaines et une liaison plus efficace avec les cellules.
Une propagation rapide en Europe
Pour l’heure, XEC se propage assez rapidement en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. En août, la Slovénie avait d’ailleurs enregistré des taux plutôt élevés d’infection à cette variante, un peu plus de 10 % des échantillons de cas Covid prélevés dans le pays.
D’autres pays européens enregistrent eux aussi de fortes croissances, comme le Danemark, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore les Pays-Bas.
Les symptômes sont assez classiques et restent similaires aux précédentes variantes de la Covid-19 : fièvre, maux de gorge, toux, perte éventuelle de l’odorat, perte d’appétit, courbatures…
Pour l’heure, les vaccins n’ont pas été spécifiquement mis à jour contre cette variante, les vaccins actuels devraient sans doute présenter une protection suffisante contre celle-ci.
La Covid a provoqué une chute de l’espérance de vie
En parallèle, deux chercheurs, Floriant Bonnet (chargé de recherches à l’Ined) et Carlo Giovanni Camarda (docteur et spécialiste des méthodes de prévision à l’Ined) ont publié un article dans The Conversation le 10 septembre dernier abordant la question douloureuse de la surmortalité due à la Covid-19 et à la chute de l’espérance de vie qu’elle a entraînée.
Selon eux, certaines régions européennes, notamment en Europe de l’Est (Pologne, Slovaquie, République tchèque, Lituanie, Hongrie…) ont subi une chute impressionnante d’espérance de vie, allant jusqu’à trois ans.
En Europe occidentale, les chiffres sont moins importants, mais restent préoccupants, notamment durant l’année 2020.
Ainsi, on enregistre là encore trois années de pertes d’espérance de vie dans certaines régions espagnoles (comme à Madrid) ainsi que dans le nord de l’Italie (Bergame, Crémone).
Durant l’année 2021, la France a été quelque peu épargnée. « Les pertes d’espérance de vie sont plus homogènes qu’en 2020, généralement comprises entre 0 et 1 an et demi. Néanmoins, la Seine–Saint-Denis est encore le département le plus touché : elle y atteint 1 an et 8 mois (2 ans pour les hommes) », précisent les auteurs de l’article pour conclure.