L’Atlas confirme également que l’activité salariée est de plus en plus populaire chez les médecins. C’est désormais le type d’activité le plus prisé, puisque que 46 % des praticiens sont salariés, contre seulement 43 % de libéraux (et 11 % d’activités mixtes). Par comparaison, en 2015, c’était seulement 42 % des médecins qui étaient salariés contre 48 % de libéraux. La part des généralistes est par ailleurs en diminution, passant de 48 % en 2010 à 42,7 % en 2024.
La densité médicale progresse également timidement, passant de de 294,7 médecins pour 100 000 habitants en 2023 à 296,4 cette année. Mais non seulement cette donnée ne prend pas en compte l’augmentation des besoins en santé, due au vieillissement de la population, mais elle cache le fait que « les inégalités territoriales se creusent toujours davantage » selon le Dr Mourgues. « Les départements qui ont des hôpitaux universitaires, à de rares exceptions près, ont tendance à augmenter et rajeunir leur population médicale », précise-t-il, tandis « qu’il y a des départements plutôt en périphérie de région, avec souvent un profil rural et une population âgée, un facteur aggravant pour l'offre de soins, qui a une population médicale qui continue à vieillir et qui ne se rajeunit pas assez ».
Ce sont les départements au centre de la France, près du bassin parisien, qui connaissent la densité médicale la plus faible : 145,9 médecins pour 100 000 habitants dans l’Indre, 147,4 dans l’Eure, 152,2 dans le Cher contre 697,4 à Paris ou 414 dans le Rhône. Ce sont les mêmes départements qui sont les plus mal lotis lorsqu’on se concentre sur le nombre de médecins par habitant de plus de 65 ans. Pour résoudre le problème des déserts médicaux, la lente hausse du nombre de médecins dans les prochaines années ne suffira donc pas : il faudra aussi trouver un moyen de mieux les répartir.