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Des résultats encourageants pour l’interruption de l’hormonothérapie le temps de la grossesse

Alors que le cancer du sein est le plus souvent diagnostiqué chez les femmes d’âge moyen ou plus âgées, 5 % environ des nouveaux diagnostics aux Etats-Unis surviennent chez des femmes âgées de 40 ans ou moins, ce qui pose question quant à leur fertilité, tandis que de nombreuses femmes craignent que le traitement du cancer du sein ne rende la conception difficile ou que la grossesse puisse être à l’origine d’une évolution défavorable de leur cancer. On sait par ailleurs que 5 à 10 % seulement de ces jeunes patientes atteintes d’un cancer du sein initieront une grossesse.
 

 
En pratique, ces jeunes femmes sont souvent traitées par hormonothérapie (inhibiteurs de l’aromatase ou modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes associés ou non à un analogue de la GnRH) pour une durée de 5 à 10 ans en cas de cancer du sein à récepteurs hormonaux (HR) positifs à un stade précoce, ce qui réduit considérablement la réserve ovarienne.
 
Dans ce contexte L’essai POSITIVE (Pregnancy Outcome and Safety of Interrupting Therapy for Women with Endocrine Responsive Breast Cancer) a tenté de déterminer l’impact de la suspension provisoire de ce traitement endocrinien en suivant de décembre 2014 à décembre 2019, 518 femmes âgées de 42 ans ou moins avec cancer du sein HR+ de stade I-III, qui souhaitaient une grossesse et ont choisi de suspendre l’hormonothérapie pendant environ deux ans pour permette une conception et éventuellement l’allaitement. Avant de la suspendre, elles avaient bénéficié de 18 à 30 mois d’hormonothérapie adjuvante.
 
Au total, ces femmes âgées en moyenne de 37 ans et dont 62 % avaient reçu en outre une chimiothérapie n’ont pas vu d’augmentation du taux de récidive à court terme. En effet, après un suivi médian de 41 mois, 44 participantes ont connu une récidive du cancer du sein, soit un taux de récidive sur trois ans de 8,9 % comparable au taux de 9,2 % observé dans la cohorte témoin externe des essais SOFT/TEXT. Par ailleurs, sur les 497 femmes suivies pour grossesse, 368 (74 %) ont eu au moins une grossesse, dans 70 % des cas dans les 2 ans, et 317 (63,8 %) au moins une naissance vivante, avec un total de 365 nouveau-nés.
 
Parmi eux, 8 % avaient un faible poids de naissance et 2 % une malformation congénitale sans que ceci ne soit clairement rattaché à l’exposition aux traitements. Ces taux de conception et d’accouchement étaient similaires ou supérieurs à ceux observés dans la population générale. Après l’accouchement, il a été fortement recommandé aux participantes de reprendre l’hormonothérapie pour compléter la durée totale de traitement (5 voire 10 ans), ce qu’ont effectué 76,3 % d’entre elles.

References

Partridge A, et coll. Pregnancy Outcome and Safety of Interrupting Therapy for women with endocrine responsIVE breast cancer: Primary Results from the POSITIVE Trial (IBCSG 48-14/BIG 8-13). Abstract#GS4-09. SABCS 2022 – San Antonio 6-10 décembre 2022


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