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DT2 : les ISGLT2 diminuent-ils le risque de démence et de maladie de Parkinson ?

La prévalence et l’incidence des maladies neurodégénératives, qu’il s’agisse de la maladie de Parkinson, de la maladie d’Alzheimer, ou de la démence vasculaire, sont en progression constante à l’échelon mondial, du fait du vieillissement inexorable de sa population. Le diabète de type 2 constitue un facteur de risque impliqué dans le fléchissement cognitif ou encore l’aggravation des symptômes de la plupart des maladies neurodégénératives précédemment évoquées, tout particulièrement chez le sujet âgé.

Des stratégies préventives efficaces doivent être instaurées rapidement dans un tel contexte, et la place de la pharmacothérapie mérite d’être évoquée, d’autant que l’insulinorésistance et la diminution du métabolisme cérébral du glucose pourraient avoir en commun certains mécanismes pathogéniques. 

A cet égard, les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose, connus sous l’acronyme iSGLT2 seraient-ils doués d’effets pléiotropes, à l’instar d’autres classes pharmacologiques (telles celle des statines à leurs débuts) ? La question peut se poser à la lecture de certaines études qui leur attribuent, outre un effet cardio- et néphro-protecteur, des vertus protectrices qui s’étendraient à d’autres organes que le cœur et le rein… en l’occurrence le cerveau. 

L’amélioration de la fonction mitochondriale et de l’autophagie, par le biais des lysosomes, ainsi que l’augmentation de la cétogenèse seraient-elles bénéfiques au niveau cérébral au point d’intervenir dans la pathogénie des maladies neurodégénératives, de retarder leur apparition ou de diminuer leur expression symptomatique ? La correction des facteurs de risque cardiovasculaire sous l’effet des iSGLT2 entre-t-elle en ligne de compte ? 

Une étude rétrospective sud-coréenne : près de 360 000 participants 

Autant de questions auxquelles une étude de cohorte rétrospective sud-coréenne apporte des éléments de réponse. Ont été initialement inclus 1 348 362 participants, tous atteints d’un diabète de type 2 et âgés d’au moins 40 ans. Les données ont été recueillies auprès de l’Assurance maladie du pays. Un traitement antidiabétique a été débuté entre 2014 et 2019 et deux groupes ont été constitués, avec appariement selon la méthode du score de propension.

Le groupe d’intérêt a été constitué de patients qui ont bénéficié d’une prescription d’un iSGLT2, d’autres antidiabétiques oraux ayant été administrés dans le groupe témoin. In fine, l’analyse a porté sur une cohorte de 358 862 participants (âge moyen 57,8±9,6 ans ; hommes : 58,0 %). Les critères de jugement primaire ont été définis par l’incidence de chacune des maladies neurodégénératives suivantes : maladie d’Alzheimer, démence vasculaire et maladie de Parkinson.

Les critères secondaires, pour leur part, ont porté sur toutes les démences, quelle que soit leur cause, et la combinaison des trois pathologies neurodégénératives précédentes. Les données ont été traitées à l’aide du modèle des risques proportionnels de Cox. 

Moins de démences dans le groupe exposé aux iSGLT2

Au total, 6 837 évènements imputables à des états démentiels ont été enregistrés au cours du suivi. Pour ce qui est des critères primaires, l’exposition aux i SGLT2 a été associée à une diminution modeste du risque de maladie d’Alzheimer, le hazard ratio ajusté (HRa) correspondant étant de fait estimé à 0,81 [IC 95% 0,76–0,87]. Il en a été de même pour le risque de démence vasculaire (HRa=0,69 [0,60–0,78]) ou encore de maladie de Parkinson (HRa=0,80 [0,69–0,91]).

Pour les démences toutes causes confondues, le HRa a été estimé à 0,79 [0,69–0,90], l’adjonction de la maladie de Parkinson ne changeant guère ce résultat (HRa=0,78 [0,73–0,83]). Ces associations n’ont pas été affectées par la prise en compte du sexe, de l’index de comorbidité de Charlson, des complications du diabète, des comorbidités ou encore des divers traitements. Les analyses de sensibilité avec ajustements selon diverses variables biocliniques (pression artérielle, glycémie, profil lipidiques, fonction rénale) ont abouti à des résultats reproductibles. 

Cette étude rétrospective sud-coréenne, du type cas-témoins, plaide en faveur d’associations significatives entre l’exposition aux iSGLT2 et le risque de maladies neurodégénératives. Cette classe pharmacologique aurait-elle le don de prévenir ces dernières ou de retarder leur expression symptomatique ? D’autres études de cohorte de préférence prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats et rechercher un éventuel lien de causalité. 


References

Kim HK, Biessels GJ, Yu MH, et al. SGLT2 Inhibitor Use and Risk of Dementia and Parkinson Disease Among Patients With Type 2 Diabetes. Neurology. 2024 Oct 22;103(8):e209805. doi: 10.1212/WNL.0000000000209805.


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