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Faire bouger les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs !

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus atteindra 2,1 milliards en 2050. Cette progression pourrait se traduire, mécaniquement, par une augmentation de la prévalence des pathologies neurodégénératives, dont les troubles cognitifs liés à l’âge. Ces derniers se caractérisent par un ensemble de symptômes comportant des atteintes de la mémoire, de la perception, une altération de la capacité à résoudre des problèmes ou un ralentissement de la pensée. Lorsqu’ils sont modérés, la personne peut encore effectuer seule les actes de la vie quotidienne. 

Activité physique et cerveau

L’activité physique (AP) régulière agit positivement sur le cerveau en augmentant le débit sanguin cérébral, en régulant les facteurs neurotrophiques et en favorisant la libération de neurotransmetteurs (dopamine et sérotonine). De plus, lorsqu’elle est pratiquée dans un cadre social, les interactions interindividuelles stimulent les fonctions cognitives. 

Différents travaux ont établi l’efficacité dans ce domaine de l’AP de type endurance (« aérobie »), du renforcement musculaire (« résistance »), des exercices à double tâche ou à composantes multiples, ou des exercices dit « psychocorporels » (ex. : tai-chi, yoga). 

Toutefois, on ignore encore les paramètres de l’AP à mobiliser (nature de l’activité, intensité, durée) pour rendre son utilisation optimale chez des patients atteints de troubles cognitifs modérés ou de maladie d’Alzheimer.

Une revue systématique de 35 essais contrôlés randomisés, avec méta-analyse

Afin d’en savoir plus, une équipe chinoise (Université d’Hubei) a réalisé une revue systématique avec métanalyse, en explorant les bases de données courantes (PubMed, Web of Science, Scopus) selon les recommandations PRISMA. Ils ont initialement identifié 12 398 articles sans doublon, parmi lesquels 35 essais contrôlés randomisés ont été inclus dans l’étude (dont 65 % publiés après 2018). Chaque étude avait inclus entre 27 et 280 participants, et l’âge moyen était de 75 ans. 

Toutes les formes d’AP et toutes les intensités ont significativement amélioré les scores des patients aux principales échelles cognitives (ADAS-Cog, MoCA, MMSE*, etc.). Toutefois, les exercices à double tâche (combinant par exemple une tâche motrice et une tâche cognitive) et l’intensité modéré (3 à 6 METs) obtenaient les meilleurs résultats. La durée de l’AP semblait sans effet particulier.

Il reste encore à mettre en lumière les méfaits de la sédentarité, mais dès à présent il conviendrait de (re)mettre en mouvement les aînés. 

* ADAS-Cog : Alzheimer’s Disease Assessment Scale – Cognitive Subscale / MoCA: Montreal Cognitive Assessment/MMSE: Mini-Mental State Examination.


References

Chen W, Siew-Pin JL, Wu Y, et al. Identifying exercise and cognitive intervention parameters to optimize executive function in older adults with mild cognitive impairment and dementia: a systematic review and meta-analyses of randomized controlled trials. Eur Rev Aging Phys Act. 2024 Aug 30;21(1):22. doi: 10.1186/s11556-024-00357-4.


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