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Geneviève Darrieussecq : une nomination plutôt bien accueillie

Paris – Le suspense n’était pas au rendez-vous. Vendredi déjà, le JIM (et ses confrères) annonçaient que Geneviève Darrieussecq ferait son entrée avenue de Ségur. La longue déclamation d’Alexis Kohler, samedi peu avant 20 heures, n’est venue que confirmer que l’ancienne ministre des personnes handicapées prendrait la suite de l’éphémère Frédéric Valletoux au poste de « ministre de la santé et de l’accès aux soins » (la prévention disparaissant de l’intitulé ce que d’aucuns ont regretté). France 3 a recueilli ses premières impressions : « Je connais les difficultés du quotidien du secteur de la santé. Les personnels soignants sont très en attente, les habitants aussi, notamment en milieu rural. Il faut trouver des équilibres. Le budget 2025 est ma priorité. » L’arrivée de ce sixième ministre de la santé en deux ans et demi semble plutôt bien accueillie, même si tous les syndicats n’ont pas encore réagi, comme si un changement de ministre devenait une routine.

Salutations et appels à l’action

Du côté hospitalier, les anesthésistes-réanimateurs du SNPHAR-E « salue le choix d’un médecin ayant une culture mixte, hospitalière et libérale, syndicale, administrative, ordinale et politique ». Le SNPHAR-E attend néanmoins « une clarification de la vision du gouvernement pour l’hôpital public et pour le système de santé tout entier » et s’inquiète « de la disparition de la Prévention dans l’intitulé du Ministère ».

Toujours à l’hôpital, le Collectif inter-hôpitaux appelle déjà la nouvelle ministre à travailler avec l’aile droite du gouvernement (et son premier ministre…) pour empêcher la suppression de l’Aide médicale d’État. De son côté, le syndicat national des personnels infirmiers (SNPI), plutôt que de saluer ou non cette nomination, revendique : « Alors que Geneviève Darrieussecq prend les rênes du ministère de la Santé, les infirmières attendent des actes. Le temps des promesses est révolu. Ce qu’elles demandent, ce sont des moyens, des réformes structurelles, et une véritable reconnaissance de leur rôle central dans le système de santé. La profession est à bout, et sans réponse concrète, le risque est grand de voir l’hôpital public s’effondrer encore un peu plus. »

Du côté de la ville, Avenir Spé, syndicat représentatif des spécialistes, a été un des premiers à se manifester, même si la nomination de Geneviève Darrieussecq fut largement évoquée lors des rencontres de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ce week-end. Le syndicat du Dr Patrick Gasser se félicite « d’avoir enfin un ministre de la Santé et de l’accès aux soins de plein exercice ».

À cette occasion, « Avenir Spé souhaite rappeler que le système de soins marche sur deux jambes, l’hôpital et la médecine libérale » et prévient « que les attentes du terrain sont fortes, le déficit est abyssal, la rénovation de notre système de santé est indispensable. Encore faut-il, pour y parvenir, rétablir la confiance des professionnels et redonner de l’attractivité à nos métiers. De la confiance découleront la pertinence, l’efficience et la qualité des prises en charge ».

Concernant les autres ministres ayant des liens avec la santé, c’est Paul Christophe (Horizons) qui hérite du ministère des Solidarités. Grand absent de ce gouvernement (pourtant fort de 39 noms), les personnes handicapées n’auront même pas un secrétariat d’État dédié… Les jeux paralympiques sont déjà oubliés.

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