Les patients porteurs de glioblastomes récidivants de haut-grade (GRHG) ont un pronostic très sombre avec une survie en moyenne comprise entre 30 et 39 semaines. Des équipes de Bruxelles avaient rapportés en 2021 des résultats intéressants de l’administration intra-cérébrale d’ipilumab (IPI) et de nivolumab (NIVO) (1).
Les cellules dendritiques myéloïdes (CMD) jouent un rôle essentiel en tant que cellules présentatrices d’antigène dans l’initiation d’une réponse tumorale des lymphocytes T au sein de l’environnement tumoral.
Le docteur B. Neyns rapporte au congrès de l’ESMO 2024 les résultats d’une étude de phase I chez des patients porteurs d’un GRHG antérieurement traités (radiothérapie et témozolomide, sous moins de 8mg/j de methylprednisolone) (2). Les CMD (5, 10, ou 20 X 106 cellules) étaient obtenues par leucaphérèse. En pré-opératoire, 10 mg de NIVO étaient administrés par voie-intra-veineuse.
L’administration intra-cérébrale étaient réalisée soit à la fin de la procédure neurochirurgicale au niveau des marges de la cavité d’exérèse après résection tumorale maximale (CERTM) soit en intra-tumoral à l’occasion d’une biopsie par voie stéréotaxique. IPI (5 mg) plus NIVO (10 mg) étaient co-injectés avec les CMD autour de la CERTM ou lors d’une biopsie par voie stéréotaxique.
En post-opératoire, le NIVO était administré le NIVO était administré dans la CERTM (10 mg) à l’aide d’un réservoir d’Ommaya, et par voie intra-veineuse (10 mg toutes les deux semaines, maximum 11 perfusions).
21 patients ayant bénéficié d’une co-administration intra-cérébrale
L’étude a enrôlé 21 patients (dont 13 hommes âge médian 49 ans [20-78]). L’administration intra-cérébrale des CMD autologues était réalisée au niveau d’une CERTM pour 19 patients et par voie stéréotaxique pour 2 patients. Respectivement 6, 3, et 12 patients étaient traités par 5, 10 ou 20 X 106 cellules. Tous les participants recevaient le reste du traitement par IPI/NIVO aux doses protocolaires. Le nombre médian d’administration post-opératoire de NIVO était de 7 (0-11) dans la CERTM et de 8 (0-11) par voie intra-veineuse.
Le traitement était interrompu précocement pour progression chez 9 patients et à cause des effets indésirables chez 3 participants. Au 1er mai 2024, 6 patients (29 %) étaient vivants sans progression (dont 3 depuis plus de deux ans). La survie sans progression était supérieure à celle de patients de cohortes plus anciennes traitées par IPI, NIVO ou anti-VEGF : médiane de SSP : 24 mois (IC 95 % 8-39). La survie globale à un an était de 50 % (IC 95 % 24-76).
Ces résultats sont encore très préliminaires mais montrent que l’administration intra-cérébrale de CMD couplée à IPI/NIVO est faisable, sure, et donne des résultats encourageants nécessitant la poursuite des investigations dans cette voie prometteuse.
References
- Duerinck J, Schwarze JK, Awada G, et al. Intracerebral administration of CTLA-4 and PD-1 immune checkpoint blocking monoclonal antibodies in patients with recurrent glioblastoma: a phase I clinical trial. J Immunother Cancer. 2021 Jun;9(6):e002296. doi: 10.1136/jitc-2020-002296.
- Abstract 4410 - A phase I clinical trial on the intracranial administration of autologous CD1c(BDCA-1)+ /CD141(BDCA-3)+ myeloid dendritic cells (myDC) in combination with ipilimumab (IPI) and nivolumab (NIVO) in patients with recurrent high-grade glioma (rHGG), présenté par Bart Neyns (Bruxelles, Belgique), session des tumeurs du système nerveux central, vendredi 13 septembre, 2024. ESMO Congress 2024, Barcelone, 13-17 septembre.