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L’extension du domaine des inhibiteurs de JAK

La liste des indications des inhibiteurs de JAK ne cesse de s’allonger parmi les maladies dermatologiques et auto-immunes. Il est vrai que ces inhibiteurs ont pour cible les multiples « voies de passage » des cytokines avec la possibilité de moduler à la fois les réponses immunitaires innées et adaptatives. 

Le Dr Kamran Ghoreschi (Berlin, Allemagne) a présenté les anti JAK systémiques et topiques à venir en dermatologie en insistant sur leurs avantages par rapport aux glucocorticoïdes. Les inhibiteurs de JAK topiques comprennent le delgocitinib, approuvé au Japon pour la dermatite atopique et actuellement testé en Europe pour l’eczéma chronique des mains, ainsi que le ruxolitinib, seul anti JAK topique disponible en Europe (approuvé pour le vitiligo). Le delgocitinib s’est également montré prometteur pour le traitement des rashes induits par les inhibiteurs de l’EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor).

Les inhibiteurs de JAK systémiques (brepocitinib, povorcitinib, deuruxolitinib, et rovadicitinib) évalués dans des essais de stade avancé, ont montré des effets significatifs dans le contrôle de l’hidradénite suppurée, la pelade, la maladie chronique du greffon contre l’hôte (cGvHD Chronic graft versus host disease) et le prurigo nodulaire avec une tolérance acceptable. Le rovadicitinib, inhibiteur JAK1/2 et ROCK1/2 s’est révélé efficace contre la cGvHD, tout comme le gusacitinib, un inhibiteur pan-JAK et Syk dans l’eczéma chronique des mains. 

On le voit, l’échantillon des maladies dermatologiques « à portée » des anti JAK est large… 

Quel risque ?

L’enthousiasme soulevé par l’arrivée des anti-JAK a été quelque peu tempéré par la mise en évidence de certains risques liés à l’utilisation de ces molécules. Le Dr Andreas Wollenberg (Augsburg, Allemagne) quelque peu provocateur a d’ailleurs soulevé la question : “ Would you give this class of drugs to your children or your grandmother ? “ 

Les lignes directrices en matière de sécurité et de surveillance lors de la prescription des inhibiteurs de JAK, mettent l'accent sur les risques de MACE (Major Adverse Cardiac Events) de thrombose et de cancer. En effet, si les inhibiteurs de JAK constituent une classe de médicaments rapidement efficaces et polyvalents, des problèmes de sécurité importants persistent.

Ainsi, chez les patients présentant des facteurs de risque particuliers, tels que des maladies cardiovasculaires athéromateuses, des tumeurs malignes ou chez les personnes âgées de plus de 65 ans, les inhibiteurs de JAK ne doivent être prescrits que s'il n'existe pas d’alternative. 

Le Dr Wollenberg a également abordé les variations des profils de sécurité entre les différents inhibiteurs de JAK, soulignant l'importance d'une sélection minutieuse des patients et d'une évaluation individualisée des risques lors de la prescription de ces traitements.


References

What’s new with JAK inhibitors ? EADV Congress 2024, Amsterdam, 25 septembre 2024.

  1. Ghoreschi K : Upcoming topical and systemic JAKs
  2. Wollenberg A : Predicting the risk of JAK inhibitors

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