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L’infection par le SARS-CoV-2 trouble les fonctions cognitives

Des troubles cognitifs persistants sont rapportés par certains patients après une Covid-19. Une étude corrobore ces observations indiquant qu’une infection bénigne peut être suivie de petits changements cognitifs et mnésiques qui peuvent persister.

Les liens entre l’infection par le SARS-CoV-2 et les troubles cognitifs restent assez imprécis. De très nombreuses variables compliquent en effet l’interprétation des corrélations.

34 volontaires sains 

Pour en savoir plus, une équipe londonienne a réalisé une étude prospective contrôlée, au cours de laquelle le SARS CoV-2 (Wild-type, circulant au tout début de la pandémie) a été inoculé par voie nasale à 34 volontaires sains séronégatifs non vaccinés. Ces derniers avaient auparavant rempli, pendant 2 jours consécutifs, une batterie de 11 tests cognitifs qui ont ensuite été répétés pendant la quarantaine et à 30, 90, 180, 270 et 360 jours après l’inoculation.

La comparaison s’est effectuée entre les personnes infectées, avec une charge virale soutenue, et celles inoculées mais qui n’ont pas présenté d’infection. Les tests étaient ceux de la plateforme Cognitron, et ont permis de produire un profil multi-dimensionnel des changements cognitifs au fil des évaluations.

Principalement la mémoire immédiate et différée, et les fonctions exécutives

Sur l’ensemble de la cohorte, 18 personnes ont développé une infection avec une charge virale soutenue. L’un d’eux n’a pas présenté de symptômes, les autres ont présenté des symptômes bénins. 

Les résultats des tests confirment le lien entre l’infection et les troubles cognitifs. Il apparaît en effet que les volontaires qui ont présenté une infection réalisent de moins bonnes performances sur les mesures de cognition globale que les personnes ne présentant pas d’infection.

La mémoire et les fonctions exécutives semblent les deux domaines les plus affectés. Les différences persistent après ajustement pour les infections respiratoires hautes, la prise de remdesivir ou les données initiales.

Il est intéressant de noter qu’aucun des participants à cette étude n’a rapporté de troubles cognitifs subjectifs. Cette discordance entre les mesures subjectives et objectives peut être interprétée comme une indication de ce que les tests sont suffisamment sensibles pour détecter de faibles changements cognitifs, trop minimes pour que la personne s’en aperçoive. Les implications cliniques de ces faibles changements restent toutefois inconnues, de même que leur mécanisme exact. 

Notons enfin que les modifications ont persisté jusqu’à un an après l’inoculation.


References

Trender W, Hellyer PJ, Killingley B, et al. Changes in memory and cognition during the SARS-CoV-2 human challenge study. EClinicalMedicine. 2024 Sep 21;76:102842. doi: 10.1016/j.eclinm.2024.102842.


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