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Un petit Sarco qui fait des siennes

Merishausen, canton de Schaffhouse, Suisse – Alors que la classe politique et les cantons suisses continuent de débattre de la légalité et de l’éthique entourant la capsule de suicide « Sarco », cette dernière a été utilisée pour la première fois cette semaine.

Selon une annonce du ministère public de Schaffhouse, la capsule a été employée dans une cabane forestière à Merishausen, où une personne a mis fin à ses jours en inhalant de l’azote. La police schaffhousoise a procédé à l’arrestation de plusieurs individus liés à cet acte a indiqué le même jour le service de police. Le suicide aurait eu lieu lundi après-midi. 

Le « Sarco », est une sorte de capsule futuriste qui promet une « mort sans panique, les yeux tournés vers le ciel ». Elle se présente comme une cabine à mi-chemin entre la cabine de bronzage et un cercueil vitré, développée par Philip Nitschke, un ancien médecin australien connu pour ses positions controversées sur le suicide et la fin de vie.

Une pression sur un bouton libère de l’azote, remplaçant l’oxygène, ce qui provoque une perte de conscience suivie de la mort. Florian Willet, coprésident de l’association « The Last Resort », était la seule personne présente lors du décès d’une Américaine originaire du Midwest, souffrant d'une grave déficience immunitaire. Il a décrit son décès comme étant « paisible, rapide et digne ». Le corps a été transféré à Zurich pour une autopsie.

Bientôt tous équipés ?

Selon l’association The Last Resort, qui promeut le dispositif, l’utilisation de la capsule est gratuite, mais le coût de l’azote s’élève à 18 francs (19 euros). L’association affirme que bientôt les plans d'impression en 3D de l'appareil seront publiés, « afin que les personnes âgées de plus de 50 ans et saines d'esprit » puissent l'imprimer pour un coût d'environ 15 000 euros.

Soulignons que si le suicide assisté est légal en Suisse sous des conditions très strictes, la capsule Sarco soulève d’importantes questions éthiques et juridiques. La ministre suisse de la Santé a estimé qu’elle ne respecte pas la loi sur la sécurité des produits et celle sur les produits chimiques. Plusieurs cantons ont d’ores et déjà interdit en urgence la capsule dès cet été, craignant son utilisation sur leur territoire.

Selon Gabriela Jaunin, vice-présidente d'Exit Suisse romande, « ce n'est pas notre manière de faire. Je trouve triste, horrible même, de devoir se mettre dans une capsule, d'être tout seul là-bas dedans. Alors qu'avec Exit et les autres associations, les personnes qui décident de s'en aller sont entourées de leurs proches, peuvent leur donner la main... C'est quand même beaucoup plus doux que d'être enfermé dans une capsule. »

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