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La relaxation, pour un allaitement plus zen

L’OMS recommande un allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois et la poursuite de l'allaitement jusqu'à 2 ans ou plus (avec une alimentation complémentaire appropriée). À l'échelle mondiale, seuls 44 % des bébés de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein. Pour autant l’allaitement ne peut se baser uniquement sur la notion de « devoir » ou « d’obligation ».

L’allaitement du nourrisson doit prendre en compte l’organisation des parents, le ressenti de la mère, et les difficultés rencontrées lors des premiers essais. Avoir recours à des outils pour accompagner sa mise en place optimale représente l’une des meilleures stratégies du succès. 

La thérapie de relaxation est une intervention de plus en plus utilisée dans les soins en général, par différents professionnels de santé, voire en autonomie par les patients après information. Elle peut inclure la relaxation musculaire progressive, la méditation, la pleine conscience, la visualisation guidée et les exercices de respiration ; même la musique équivaut à des techniques de relaxation formelles dans certains contextes.

L'objectif commun de ces thérapies est d'induire un état d’apaisement caractérisé par une réduction de la fréquence cardiaque, de la fréquence respiratoire et de la pression artérielle, associé à une perception de calme et de bien-être. Dans la continuité d’une revue Cochrane évoquant la relaxation comme « technique prometteuse » pour améliorer les résultats de la lactation, une revue systématique explore l'association des interventions de relaxation avec la lactation et le bien-être.

Un allaitement plus efficace et apaisé 

Dans cette méta-analyse, des interventions de relaxation hétérogènes ont été comparées aux soins standards. Finalement, 16 études ont été incluses, totalisant 1 871 participantes d’âge moyen 29,6 ans. Les interventions regroupaient musique, relaxation guidée, pleine conscience et exercices de respiration/relaxation musculaire. Certaines interventions ont été réalisées ou recommandées sur une période de plusieurs jours, tandis que d'autres ont duré des semaines ou des mois. 

A l’analyse, les résultats montrent que l’intervention n'était pas associée à une modification des protéines du lait maternel, mais elle avait un impact sur d’autres critères. Elle était en effet associée à une augmentation de la quantité de lait maternel (DMS 0,73 [IC 95 %, 0,57-0,89], n=464 participantes), à une augmentation de la prise de poids chez les nourrissons allaités (DM, changement du score z = 0,51 [0,30-0,72], n=226) et à une légère réduction du stress et de l'anxiété maternels (score de stress : DMS -0,49 [-0,70 à -0,27], n=355 ; score d'anxiété : DMS -0,45 [ -0,67 à -0,22, n=410).

Les résultats de cette revue systématique et méta-analyse suggèrent que l’introduction de la relaxation pendant l’allaitement s’associe à une augmentation de la quantité de lait maternel et à une prise de poids du nourrisson ainsi qu'à une légère réduction du stress et de l'anxiété de la mère. Il est surprenant mais rassurant de constater qu’une hétérogénéité clinique marquée dans les modalités d’intervention n’a pas abouti à une hétérogénéité statistique, et ce dans le sens d’un bénéfice global. 

Il est possible que la relaxation influence la lactation via les hormones contrôlant la production et la libération du lait (ocytocine et prolactine) grâce à des connexions complexes avec les hormones du stress. La perception de sérénité liée à la relaxation peut également influencer la sensation d’efficacité personnelle et le comportement, par exemple en augmentant l'expression du lait ou la fréquence des tétées. Si le nourrisson est également exposé à l’intervention, cela peut avoir des effets directs sur ses comportements alimentaires et sa consommation énergétique.

Si aucune conclusion ne puisse être tirée sur le type optimal de relaxation, globalement ces résultats suggèrent que la technique est largement généralisable d’autant qu’elle peut être initiée avec des modalités facilement accessibles (en particulier à travers les formes les plus simples recourant à une musique apaisante).


References

Levene I, Mohd Shukri NH, O'Brien F, et al. Relaxation Therapy and Human Milk Feeding Outcomes: A Systematic Review and Meta-Analysis. JAMA Pediatr. 2024 Jun 1;178(6):567-576. doi: 10.1001/jamapediatrics.2024.0814.


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